





YUL-Saturne nous entraîne dans le voyage spatial imaginaire d’une jeune femme qui combat sa mélancolie en maniant les mots comme une arme d’autodéfense. De Montréal, avec son Mont-Royal qui rêve d’être un volcan, elle observe la lune, que l’on minera peut-être un jour pour ses ressources. Elle tente de se réapproprier son histoire dans et par une poésie où la langue est hantée par des discours hétérogènes, des failles, des imperfections.
« code postal sur saturne
dans ma vie précédente
les temporalités se trompent d’adresse
je ne sais plus où est chez-moi
un appart sur saint-denis
ou tout le reste de la terre »
DOLCE SAINT-ARNOLD
YUL-SATURNE
POÉSIE
136 PAGES
20$
« Je suis une femme simple, je fais de petites choses », dit la poète, qui dessine ici un univers intime où elle amène les enfants aux fraises, hume l’odeur de la forêt, cuit des confitures. Mais ces jours de douceur sont fragiles, se brisent parfois devant la violence qui continue de surgir depuis le passé. La poète se fait alors femme pyromane, porte l’envie de tout flamber.
« à grandes averses
nue et frissonnante
je me déferai de mes peaux crasseuses
je n’ai que des chairs à vif
pansez-moi
portez-moi sur vos épaules
le monde »
EMILIE PEDNEAULT
CRÂBE
POÉSIE
80 PAGES
18$
Une doctorante en mycologie part en terrain de recherche. Un homme tente de parcourir une rivière gelée en patin nordique. Une gardienne de parc provincial fait une étrange découverte. Chacune des huit trajectoires racontées ici est une invitation à s’égarer, à s’éloigner de la trail pour explorer des voies insoupçonnées. Ce recueil de nouvelles ancré dans le territoire nord-américain brosse tout en finesse les portraits d’hommes et de femmes qui prennent la route ou vivent à l’écart. Au cœur de territoires sauvages, ils réinventent leur rapport au monde et apprennent à renaître, comme les forêts après les grands incendies.
« Je suis réveillée par un orage. Chaque fois qu’elle frappe, la foudre illumine le ciel et fait reculer, pour une fraction de seconde, l’opacité de cette nuit sans lune. Le tonnerre gronde avec insistance, mais longtemps après l’apparition des éclairs. Le cœur violent de la tempête se déchaîne assez loin de moi. Ça me rassure. Je dors mieux ici, sous la pluie qui bat avec force les parois de ma tente, que confinée dans le refuge en bois à l’odeur frelatée. »
ALEC SERRA-WAGNEUR
LE SILENCE DES BRAISES
NOUVELLES
176 PAGES
23$
Une fois ses clients partis, Léo danse seul dans son salon, sans s’arrêter. Pour chasser l’ombre, il rêve à un amour impossible et merveilleux. Tout près de là, Mylène erre doucement dans les ruelles de son ancien quartier. Il lui faut retrouver son ancien moi, la femme libre et courageuse qu’elle était autrefois. Jessica, elle, repense à son petit démon au pédalo, cet enfant qu’elle a vraiment aimé. Elle ne sait plus comment se rapprocher des autres, comment accepter leurs travers, sans jugement. Jessica, Mylène et Léo nous entraînent dans leur épopée intime, nous font entrer dans leurs pensées les plus secrètes. Dans cette quête à la fois banale et extraordinaire, ils affrontent leurs démons sans peur du tabou, avec un humour tranchant et une grande humanité.
« Mon mari plate a insisté il y a trois ans pour qu’on emménage en banlieue dans une grosse maison. Il déteste Montréal. Je commence à croire qu’il déteste la banlieue aussi parce qu’il est toujours parti. À moins que ce soit moi qu’il déteste. Je m’ennuie de la ville et de ses distractions. En ville, tu peux vivre seule tout en étant entouré de vie. En ce moment, dans ma banlieue, c’est l’inverse. Je vis avec des indésirables dans ma maison et même dans mon propre ventre, mais lorsque je regarde par la fenêtre, il n’y a rien d’autre que le silence. J’ai 42 ans et je me sens comme une enfant en punition. »
DAVID CLOUTIER
LA VIE FABULEUSE DES
GENS FABULEUX
ROMAN
304 PAGES
25$
Dans la ruelle, les fourmis et le grand saule sont les compagnons d’infortune de Marie, qui emploie toutes les ressources de l’imagination pour oublier la brutalité de Lautre et le silence de Louve. Tôt ou tard, il lui faudra quitter ce lieu pour survivre. Mais comment échapper définitivement à la violence ? Comment vivre avec ses souvenirs, plus forts que nos tentatives de renaissance ? La narratrice met en oeuvre un étourdissant adieu à l’enfance qui ne la laisse pas indemne. Au fil du texte, se dessine peu à peu l’espoir d’une libération qui doit tout au pouvoir du langage.
« Je cligne des yeux. Ma mémoire étendue sur la corde s’envole d’un coup, raide. Tourbillonne chétive devant moi. L’essaim incontrôlable de mes souvenirs me dévore les côtes, la mâchoire, les joues, la poitrine. Bien au-delà des paupières. »
MARIE-HÉLÈNE RACINE
TOHU-BOHU
POÉSIE
128 PAGES
20$
Dans cette ville où brille partout l’aluminium des structures, il déplace son corps fragile entre la maison, le travail, l’hôpital et les berges du fleuve, où se mêlent le froid, l’eau salée et le vent. Au plus profond de l’ordinaire de la vie, il attend que quelque chose se passe, prenne feu, l’éblouisse. Heureusement, elle est là, elle, comme une luciole infatigable. Il lui promet qu’il lui fera visiter la ville, qu’ils iront percer le secret des arbres. Entre réconfort des objets du quotidien et imagination folle des images, La scoliose des pommiers énonce l’espoir d’un lien authentique avec les autres.
« ici
il faut se brancher le câble au cou
c’est parce que le téléphone
passe par les derniers rayons
ça complique le couronnement
du patient le plus fatigué du mois
il n’y a pas de mauvaise émotion
seulement des pièces vides
pour s’étendre »